5 conseils pour devenir polyglotte – Bertrand Millet [Fast n’ Fluent]

Comment devenir polyglotte espagnol pas à pas

 

J’ai le plaisir de recevoir aujourd’hui Bertrand Millet, auteur du blog Fast n’ Fluent. Ce polyglotte nous explique comment il a appris 8 langues et comment on peut faire de même !

Peux-tu te présenter et nous expliquer comment tu apprends à apprendre les langues ?

Bonjour à tous. Je m’appelle Bertrand Millet, je suis en effet polyglotte. Je peux me débrouiller aujourd’hui avec 8 langues, à des niveaux différents. Le français est ma langue maternelle. Je peux utiliser l’anglais à un très haut niveau. Je parle l’espagnol et le persan à un niveau courant. L’allemand également. Pour chaque langue, je vais avoir un niveau différent et des capacités différentes. J’ai créé, parce que j’adorais ça, un blog sur l’apprentissage des langues. Je me demande comment on peut apprendre des langues, comme l’espagnol, différemment qu’à l’école ou qu’avec une méthode classique.

 

Question 1 : Quels conseils donnerais-tu, en tant que polyglotte, à quelqu’un qui commence à apprendre une langue ?

Le conseil que je donne aux gens qui veulent vraiment se lancer est d’identifier rapidement la première situation dans laquelle ils vont devoir utiliser la langue pour de vrai. Cela peut être un voyage, rencontrer un membre de sa belle-famille, rencontrer des personnes sur internet… Et tout de suite, se préparer pour cet événement. C’est-à-dire qu’il ne faut pas commencer à essayer d’apprendre un peu tout, au hasard… Mais, tout de suite, partez dans cette idée que mon but, dans deux semaines par exemple, est d’être prêt pour faire cette première aventure. Ce sera imparfait, évidemment, mais cela permet d’entrer, tout de suite de façon concrète, en contact avec la langue. Par exemple, quand j’apprenais le russe, mon but était d’aller faire mes courses deux semaines après en russe. Cette manière de faire permet d’avoir une récompense immédiate.

Pour plus d’informations, lire l’article « Comment débuter en espagnol ».

 

Question 2 : Quand on veut apprendre plusieurs langues et qu’on veut devenir polyglotte comme toi, comment doit-on s’y prendre ?

Ce que je vais dire n’est pas universel, je parle de mon expérience de polyglotte.

Tout d’abord, quand je parle une langue, j’attends d’arriver à un niveau conversationnel avant d’en commencer une autre. Concrètement, cela veut dire que j’attends de pouvoir interagir avec les gens, d’avoir une petite conversation de 5 minutes avant de passer à la suite. Pourquoi ? Parce que, pour pouvoir entretenir une langue, il n’y a qu’un moyen : l’utiliser. Mon conseil est donc d’atteindre un niveau pour vivre avant d’en commencer une deuxième ET de vous organiser pour faire en sorte de faire vivre les langues qu’on veut maintenir.

 

Question 3 : Quand on veut améliorer sa prononciation dans une langue, que faire ?

J’ai trois conseils.

Premier conseil : il faut imiter ce que l’on voit. Il ne s’agit pas simplement de répéter. Il faut changer le faciès, la manière de bouger, de se mouvoir… Restez attentifs au visage des natifs quand ils parlent.

Deuxième conseil : concentrez-vous sur les sons qui n’existent pas dans votre langue maternelle. Par exemple, je me souviens m’être concentré sur le mot « relojería ». Je me souviens d’être dans Madrid à répéter ce mot. Répétez ces mots en boucle, un maximum, pour qu’ils rentrent.

Troisième conseil : soyez particulièrement focalisés sur le visage de la personne et sur sa bouche. Faîtes-le dans un premier temps avec des vidéos avant de le faire avec des personnes. Mais concentrez-vous sur la bouche. Devenez comédiens quand vous parlez. Vous pouvez adopter une posture différente, d’ailleurs, quand vous apprenez plusieurs langues. Une posture pour chaque langue apprise vous permettra de progresser plus rapidement !

Pour plus d’informations à ce sujet, lire l’article « Comment améliorer sa prononciation en espagnol ? ».

 

Question 4 : quand on apprend une langue et qu’on est dans la traversée du désert, sur le point de lâcher, que fait-on ?

Première réponse, assez cruelle : demandez-vous si vous devez toujours l’apprendre…

Deuxième élément : remettez-vous dans la langue et rencontrez à nouveau des gens. Par exemple, je commençais à avoir un peu de perte de motivation pour l’espagnol. Mais le fait d’être venu ici m’a remotivé. Redonnez-vous des excuses pour pratiquer. Gratifiez-vous avec un petit voyage. Investissez émotionnellement la langue !

 

Question 5 : ­si tu avais un dernier conseil, comme polyglotte, que tu voudrais donner pour apprendre une langue, lequel serait-il ?

Quand vous avez appris un minimum de dix phrases, vous foncez et vous trouvez un partenaire de langue. Vous pouvez d’ailleurs trouver votre partenaire de langue avant même de commencer l’apprentissage ! C’est très important d’avoir un partenaire d’espagnol, c’est vraiment une clé. Cela vous permettra de progresser rapidement et de ne pas vous démotiver.

 

Merci beaucoup Bertrand pour cet entretien, c’était un plaisir de te rencontrer et de d’écouter tes conseils !

 

Lire aussi : « Por et Para : comment ne plus les confondre »

Avez-vous des questions à poser à Bertrand et moi-même ? Nous y répondrons avec plaisir ! 😉

À tout de suite dans les commentaires !

  • Lauriane dit :

    Bonjour Karim,
    Ça fait du bien de voir autant d’enthousiasme autour des langues 🙂
    Les 5 conseils sont très intéressants, mais comme le dit Bertrand avoir un partenaire de langue est vraiment une clé ! Et c’est bien souvent là qu’on se rate. Car on attend toujours d’avoir un meilleur niveau avant d’oser parler avec quelqu’un. Or on pense à l’envers. Il faut d’abord un tuteur pour ensuite s’améliorer pas à pas 😉 Les débuts peuvent être difficiles quand on ne connaît pas du tout la langue. Mais c’est tellement satisfaisant de clôturer son appel skype et se dire : « Wow en fait j’ai pu dire tout ça ?! » Même si ce n’était que quelques phrases. Alors OUI 100% d’accord, il faut se trouver un partenaire avant même de commencer l’apprentissage.
    Hasta luego 🙂

  • ¡Uf ti!…relojeria….¿Hay una relojeria cerca de aquí? Ahora no tengo más que esto en cabeza. Pero hay peor: « Jorge, el cerrajero, vende cerrajes en una cerrajeria ». a decirlo diez veces sin parar. ¡Suerte!

    • Uyyy sí… También es difícil de pronunciar esta frase jaja
      Me la apunto. Gracias y hasta luego 😉

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